2.7 - Les travaux





















Etablir une liste de matériel adapté aux travaux, et lister les consignes de sécurité liées à son utilisation
























































Annexe n° 5 : outils, utilisation et sécurité
 






















































































(cf. bibliographie: Hanbooks du BTCV)

Annexe n° 7 : Exemple de travaux réalisés au cours de chantiers de bénévoles

 

Sécurité

Le matériel

Les matériaux

Les techniques

Organisation et réalisation des travaux

Durée du chantier et nombre de bénévoles

 

Il est important de proposer des t ravaux constructifs, si possible diversifiés, et aux résultats visibles. Bien entendu, c'est l'aménagement, l'entretien et la gestion des sites qui guident la nature de ces actions. Mais les travaux liés aux équipements des sites sont souvent appréciés par les bénévoles (pose de panneaux, installation de clôture, restau ration de sentiers ... ). L'encadrant devra donner toutes les explications nécessaires permettant de faire comprendre l'objet et la pertinence de l'intervention. De même, du matériel et des outils adaptés permettront de travailler efficacement et en toute sécurité.

 

2.7.1 Sécurité

Sur les chantiers nature, les travaux sont tellement spécifiques qu'il n'existe pas de manuel donnant les instructions de sécurité à suivre. On parlera de consignes mais pas de règles précises, de normes ou de textes officiels.

Des consignes sur le transport des outils doivent être données avant de se rendre sur le site, et leur utilisat ion doit être expliquée avant le démarrage des travaux, puis rappelée si l'on constate une mauvaise utilisation du matériel. L'encadrement devra surveiller les gestes inconsidérés et les postures dangereuses. Des bons gestes permettent d'éviter une accumulation de fatigue, souvent à l'origine d'accidents.

Exemple de consignes distribuées aux bénévoles en début de chantier 

- Ne pas courir ou faire de mouvements brusques avec des outils à la main.

- Les outils mis à votre disposition sont exclusivement réservés à l'usage pour lequel ils sont initialement prévus dans le cadre du chantier.

- Lors de l'utilisation d'outils, observer une distance minimale de sécurité entre chaque personne (3 mètres minimum)

- Sur des terrains en pente, la personne doit veiller à assurer ses appuis avant de commencer un travail.

- Lors du brûlis, une distance de sécurité de 5 mètres minimum doit être respectée entre les bénévoles et le feu (sauf pour ceux chargés de s'en occuper).

- Avant tout abattage ou déplacement de branchages, veiller à ce qu'aucune personne ne se trouve dans le rayon d'action.

- En présence d'eau, tout agissement risquant de déstabiliser une personne est interdit.

Source : CSN du Nord Pas de Calais


Quelques conseils :

- Certains outils nécessitent une technique particulière (tronçonneuse par exemple) et doivent être utilisés uniquement par des personnes formées et habilitées à le faire (surtout lors des chantiers de jeunes).

- Ne pas aller au delà de ses capacités physiques; adapter des postures correctes permet de prévenir certaines blessures (tour de rein...).

- La réalisation de feux est soumise à certaines règles: allumage, alimentation et extinction du feu, stockage du bois, distance de sécurité, arrêté municipal ou préfectoral d'interdiction ... Lors du brûlis, attention aux cendres incandescentes qui retombent sur les vêtements ou la peau, provoquant trous et petites brûlures.

- Avant tout abattage, alerter les bénévoles situés dans le périmètre de chute de l'arbre.

- La préparation du site en amont du chantier peut permettre de dégrossir les travaux afin que les bénévoles utilisent peu les outils dangereux et se concentrent par exemple sur l'exportation des végétaux. Le risque est de leur confier des tâches répétitives et peu passionnantes, alors que l'aspect formation à des techniques nouvelles constitue l'intérêt des travaux.

2.7.2 Le matériel

Le matériel doit être adapté et en quantité suffisante: à prévoir en fonction des travaux, du public et du nombre de bénévoles. Avant le chantier, le maître d'ouvrage doit imaginer la manière dont les travaux seront réalisés, les techniques qui pourront être utilisées et l'organisation des différentes équipes. L'outillage à main, facile à utiliser, est le matériel le plus courant sur les chantiers de bénévoles. L'outillage mécanique permet d'accomplir un travail plus important mais comporte un degré de risque plus élevé et nécessite une formation plus longue.

L'outillage à main
Utilisation
Chaque outil a été conçu pour une fonction particulière (qualité d'exécution, gain de temps et d'énergie) :

- un autre usage peut le détériorer ou risquer de blesser son utilisateur,

- l'utilisation du mauvais outil ou la mauvaise utilisation du bon outil ne donnera pas le résultat escompté,

- le bénévole risque de se lasser rapidement si l'outil qu'on lui propose ne permet pas de travailler efficacement.

Qualité
Etant donné le maniement par des mains pas toujours expertes et les contraintes mécaniques lors de certains travaux, les outils doivent être de qualité professionnelle. Quelques marques garantissent le matériel plusieurs années voire "à vie".

Etat
Pour être efficaces et non dangereux, les outils doivent être en parfait état (propres, graissés, affûtés, bien emmanchés, réglés ... ).
Cette notion doit être transmise aux bénévoles afin qu' ils respectent les outils et procèdent à leur nettoyage en fin de journée. Les salariés se chargent de l'entretien et de la maintenance du matériel. Notion contradictoire, un outil bien affûté est moins dangereux qu'un autre émoussée. A titre d'exemple, une serpe abîmée risque plus de rebondir sur le bois que de le couper, avant de finir sa course dans la jambe du bénévole.

Quantité
Mieux vaut trop de matériel que pas assez pour limiter les temps morts, permettre les tâches simultanées, répondre à un imprévu et remplacer un outil cassé. Le nombre d'outils à prévoir sera fonction :

- des tâches à réaliser,

- du nombre de bénévoles,

- de l'organisation des équipes.

Rangement
Insister auprès des bénévoles sur l'importance de poser les outils en évidence pour ne pas les perdre. Des marques de peinture fluo facilitent le repérage dans la nature et permettent d'éviter les contestations sur la propriété du matériel.

Autre matériel
Matériel d'entretien
Le matériel doit être entretenu hors période de chantier et en parfait état pour une utilisation optimale. Néanmoins, on ne peut pas empêcher un outil de se casser, de s'abîmer, de s'user ... d'où la nécessité d'avoir une petite trousse d'entretien (ex : pierre à affûter, lames de scie, manche de rechange ... ) en plus de la classique boîte à outils.

Matériel de sécurité
Le matériel de base se compose d'une paire de gants, de bottes ou de grosses chaussures, et de vêtements résistants aux attaques répétées des branches, des épines ou de la boue.

Pour des travaux plus spécifiques, du matériel complémentaire peut être nécessaire: lunettes, casque anti-bruit, casque et chaussures de sécurité ...

Matériel d'appoint
C'est tout le matériel nécessaire à la bonne réalisation du chantier (ex : bâches, brouette, tôles pour le feu, barre à mine, planches, corde ... ). La liste de ce matériel n'est pas facile à établir car son utilité n'est pas toujours évidente en début de chantier alors que sa présence peut se révéler indispensable à tout moment.

Matériel mécanisé
Son emploi devra être justifié par une "analyse avantage / inconvénient" (impact sur le milieu, rapidité, efficacité ... ) et conditionné par une utilisation rigoureuse: - respecter les prescriptions du constructeur,
- ne confier l'appareil qu'aux personnes expérimentées ou former une personne,

- appliquer les consignes de sécurité,

- organiser le travail avec et autour de la machine.

2.7.3 Les matériaux

Contrairement aux outils, un apport de matériaux n'est pas toujours nécessaire pour le déroulement du chantier. C'est le cas des travaux de gestion par opposition aux travaux d'aménagement. Il est parfois possible de récupérer les matériaux sur le site même pour réaliser de petits travaux (ex : pose de seuils en rondins, tressage de haies...) et cette solution est alors à privilégier. Dans les autres cas quelques précautions s'imposent pour bien choisir les matériaux auprès des fournisseurs, entreprises, ou de la commune partenaire du projet.

Qualité et caractéristiques techniques
- Résistance aux intempéries, aux insectes, à la rouille et à la moisissure.

- Traitement ou non du bois: éviter la présence de vernis et de produits chimiques

- Origine du bois : choisir du bois de durabilité naturelle importante.

- Travail des matériaux : penser à la facilité d'utilisation et aux principes de mise en oeuvre.

Quantité
- Prévoir la casse, les pertes éventuelles, l'espace de stockage ou l'acheminement sur le site.
- Vérifier les disponibilités du matériau chez les fournisseur ou les délais d'obtention, la quantité minimum à commander, le conditionnement et les possibilités de livraison.

2.7.4 Les techniques

Il n'est pas opportun ici d'expliquer toutes les techniques existantes, car il serait difficile d'être exhaustif. Les gestionnaires d'espaces naturels connaissent pour la plupart ces techniques et des ouvrages spécialisés y sont consacrés.

Mais tout organisateur de chantier n'est pas gestionnaire, et tout gestionnaire ne sait pas nécessairement ce qu'est capable de réaliser un groupe de bénévoles. Un tableau joint en annexe liste les travaux réalisés par diverses structures lors de chantiers nature, ainsi que leurs coordonnées.

2.7.5 Organisation et réalisation des travaux

Aménagement ou gestion
- Les travaux d'aménagement permettent de réaliser un équipement destiné à l'accueil du public, la protection de berges, la mise en pâturage ... L'objectif doit être réalisable par les bénévoles dans le cadre du chantier aussi bien techniquement que quantitativement.

- Les travaux de gestion sont moins "concrets" puisqu'ils concernent l'intervention sur un milieu dont les effets seront perceptibles plusieurs mois après le chantier. Il importe donc de bien dimensionner et de bien expliquer l'intérêt des actions réalisées.

 

Exemples de travaux réalisés par des bénévoles lors de chantiers nature 

Chantiers de restauration
Débroussaillage.
Chantiers d'entretien
Fauche et ramassage de produits de fauche - élagage et étêtage - curage de fossé - ramassage de plantes aquatiques - étrépage en roselière.
Chantiers de création
Plantation et tressage de haies - creusement de mares - profilage de berges.

Aménagements pour la préservation des espèces ou des habitats Remise en état d'une digue - mise en place d'un système de capture-sauvetage pour batraciens - aménagement pour les chauves-souris - aménagement et consolidation d'îlots à sternes.

Aménagements pour l'accueil du public

Construction d'un observatoire - mise en place d'un platelage - réalisation d'un cheminement ludo-pédagogique.


Avancer et finir les travaux
Les résultats doivent être bien dimensionnés
Il est souhaitable de segmenter les travaux en plusieurs étapes et d'achever une tranche avant de passer à la suivante. Ainsi, les bénévoles perçoivent mieux l'avancée du travail, et le chantier ne risque pas de rester en plan en fin de séjour. Les travaux ne doivent pas nécessiter d'intervention complémentaire par une autre équipe (à moins que l'ampleur des travaux ne l'exige et que cette option ait été décidée et expliquée aux bénévoles dès le départ).

Les résultats doivent être durables
Les bénévoles doivent véritablement sentir l'utilité de leur travail. Ainsi, après des travaux de gestion, le porteur du projet doit prévoir un entretien régulier du site en mettant en place des actions pour pérenniser l'intervention réalisée par les bénévoles. Un retour sur site avec les bénévoles quelques mois après l'intervention est la meilleure manière de constater l'impact du chantier sur le milieu naturel, et de vérifier que le résultat obtenu est conforme aux objectifs initiaux.

Intéresser et valoriser les bénévoles
Les bénévoles sont indispensables
Montrer que pour le milieu naturel, une intervention manuelle est moins perturbante qu'un travail mécanique, et que dans certains cas c'est même la seule solution possible.

Certaines thématiques sont à exclure
A titre d'exemple, le ramassage d'ordures est peu gratifiant pour les bénévoles. Bien entendu, si des déchets sont présents sur le site, une opération de nettoyage peut être menée en complément des autres travaux.

Varier les travaux
Eviter les tâches fastidieuses, répétitives et peu valorisantes pour les bénévoles (au moins pour les chantiers de plusieurs jours).
Essayer de varier au maximum les tâches, organiser plusieurs ateliers si possible, et faire tourner les bénévoles. Le débroussaillage de doit pas être généralisé, même si pour des actions ponctuelles et en groupe important, il est un moyen de sensibilisation intéressant.

Associer travail et sensibilisation
Des actions de sensibilisation doivent accompagner les travaux (mettre à profit les pauses café et être à l'écoute des bénévoles) :

- présentation de l'action de la structure gestionnaire,

- rôle des conservateurs, gardes et techniciens,

- notions sur la protection des espaces naturels,

- explication détaillée du travail à réaliser, de son utilité et de l'avancée des travaux,

- visites de sites.

"Ne pas négliger la vraie "récompense" .' une sortie nature au printemps pour illustrer les résultats de l'investissement des volontaires. Au prochain coup de pince élagueuse l'hiver suivant, le souvenir de la belle Anémone pulsa tille remise en lumière et le vol de ces petits papillons bleus dans la clairière restaurée constitueront alors le plus bel encouragement".

Vincent CHAPUIS - CSN Picardie


Adapter les travaux au public
On ne fait pas faire la même chose à des adultes, des enfants, des personnes handicapées ou des retraités. Le rythme et le niveau physique requis doivent être adaptés au groupe, au contexte et aux travaux.
Etre en veille permanente pour repérer les personnes qui sortent du lot et semblent plus motivées que les autres par ce type d'activité, ou au contraire encourager ceux qui se démotivent.

Accès
Le trajet entre le parking ou le gîte, et le lieu de chantier doit être minimum, surtout si la quantité de matériel et de matériaux à transporter est importante. Même s'il paraît anodin, ce point n'est pas à négliger. Si l'accès est un peu long et doit se faire à pied, prévoir le transport des matériaux par véhicule et un endroit pour  stocker les outils sur place tous les soirs.

2.7.6 Durée du chantier et nombre de bénévoles

De manière empirique on peut citer quelques moyennes pouvant servir de référence :
Nombre de bénévoles : 10 à 15 personnes

 

Le chantier a son propre rythme
Le rythme des bénévoles, les travaux ou les conditions météo peuvent conduire à adapter les horaires (par exemple: travail de 7hOO à 13h00 en plein été pour éviter la canicule de l'après midi), ainsi que les jours de travail et de repos (repos en milieu de semaine et pas nécessairement le week-end). Cette solution, à préconiser dans la mesure du possible, permet de casser le rythme stéréotypé de la semaine de travail.

Chantier long
Si les travaux sont complexes et conséquents, il est préférable de programmer deux chantiers, consécutifs ou espacés, mais avec des équipes différentes. Un chantier de trop longue durée risque d'engendrer une baisse de motivation et la perte de cohésion de l'équipe.

Nombre important de bénévoles
Il permet de mettre en place plusieurs ateliers, d'effectuer une rotation des équipes sur le chantier et de maintenir les participants motivés par les travaux, d'avoir un rythme de travail modéré, d'alterner les tours de service pour la préparation des repas, le ménage. Par contre, il rend difficile la gestion des loisirs pour tout le monde et nécessite plus d'encadrement.